2009-05-22

Versailles " La guerre sans dentelles "



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Dans le cadre d’une remise en perspective du Musée de l’Histoire de France et de sa réouverture au public, l’exposition La guerre sans dentelles, présentée dans la galerie des Batailles du 12 mai au 7 septembre 2009, confronte peintures et photographies sur le thème de l’image de guerre. Des clichés emblématiques de la photographie de guerre et du photojournalisme prises dans le monde entier seront confrontés aux 33 scènes de batailles de la galerie. Cette confrontation invitera le visiteur à mener une véritable réflexion sur la force et le statut de l’image. Existe-t-il une « vérité » photographique ? Comment l’image devient-elle symbole et icône ? Les reconstitutions filmiques de la peinture sont-elles plus trompeuses que nos reportages actuels ? Ceux-ci sont-ils plus objectifs ?

La galerie des Batailles, installée sur toute la longueur du premier étage de l’aile du Midi, est aménagée par Louis-Philippe en 1837 lorsqu’il crée à Versailles un musée consacré « à toutes les gloires de la France ». Véritable construction d’une identité nationale en images, les 33 tableaux qui couvrent ses murs, commandés aux artistes les plus célèbres de l’époque, parmi lesquels saint Louis à la Bataille de Taillebourg par Eugène Delacroix, l’Entrée d’Henri IV à Paris par François Gérard, la Bataille de Fontenoy par Horace Vernet, retracent les épisodes les plus significatifs de l’histoire militaire française, de ses victoires. De Tolbiac (496) à Wagram (1809), ce parcours en images illustre les plus grands noms du passé français mais aussi européen : Clovis, Charlemagne, Saint-Louis, François Ier, Henri IV, Louis XIV, Napoléon, et au milieu de tous ces personnages, l’aide apportée à l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.

La galerie des Batailles montre comment une série de sacrifices et de faits de gloire ont resserré le lien national. Les murs sont d’ailleurs ornés des listes de chefs morts au combat. La guerre était un moyen à l’époque de souder l’ensemble de la société dans un projet politique commun. Cette histoire de France est très datée et on peut se demander comment elle est perçue par un public du XXIème siècle, de surcroît largement international. Mais, ces collections demeurent un élément important de notre imaginaire collectif. On retrouve cette vision irréaliste dans de nombreuses imageries populaires, les illustrations des livres de classe, les bandes dessinées ou encore les films.

Chaque peinture reçoit, durant l’exposition, son pendant photographique, complémentaire ou en opposition. Le but est d’inciter le visiteur à s’interroger et à porter un regard beaucoup plus attentif, à enquêter (en famille, en classe, en couple…) visuellement sur l’image. Le regard croisé entre les clichés et les toiles donne lieu à une lecture dynamique et inédite de l’un et l’autre des supports et de l’histoire elle-même. L’exposition tisse un dialogue original autour d’axes thématiques, de points de rencontres, et ainsi amène le public à une prise de conscience nouvelle de ce qu’il regarde.

Les clichés présentés en regard des toiles marquent à la fois des temps forts de l’histoire mondiale depuis le XIXème siècle et de l’histoire de la photographie de guerre. Faisant se côtoyer des vues célèbres et d’autres inconnues, à chaque fois un agrandissement « fait image » face à la peinture géante et, en vitrine, est présentée un des premiers modes de perception de cette photographie, tirage d’époque, parution dans un journal, carte postale, circulation sur le Net…

Les photographies retenues balaient les XIXème, XXème et XXIème siècles, du cliché le plus ancien (une Vue de la Bataille de Gettysburg par Timothy O’Sullivan datée de 1863 pendant la guerre de Sécession américaine, venue spécialement du musée George Eastman à Rochester aux Etats-Unis), au plus récent, pris en République Centrafricaine par Frédéric Sautereau et publié dans Le Monde 2 le 10 mars 2007. A la diversité des époques, des lieux et des supports (Vu, Life, Paris-Match…mais aussi la bande dessinée avec Le Photographe sur l’Afghanistan) s’ajoutent la diversité des signatures – anonymes, artistes ou grands noms du photojournalisme comme Robert Capa, Marc Riboud, Henri Cartier-Bresson, Don Mc Cullin, etc.

Voilà l’occasion pour tous les publics de venir « relire » ces peintures de bataille, tout en découvrant des aspects de l’histoire mondiale du photoreportage. Voilà l’occasion d’inciter à regarder autrement, à interroger notre histoire et ses représentations et à se poser la question du rapport entre l’événement et l’image médiatique.

12.05.2009 - 06.09.2009

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